The Crimes' Bittersweet Lullaby
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2500 à Qintao. La ville essaye de se remettre de la 3ème guerre mondiale. Mais lorsque cette dernière est sous l'emprise de la Mafia, les choses se compliquent
 
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 Désastre de sortie... Pv Lolly

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MessageSujet: Désastre de sortie... Pv Lolly   Désastre de sortie... Pv Lolly Icon_minitimeMar 14 Fév - 2:23

C'était mon jour de congé et j'aurais du à l'heure actuelle me trouver en train de me prélasser dans un bon bain chaud, avec pour unique souci de ne pas mouiller les pages de mon romans du moment (ce qui demandais une certaine technique). J'aurais pu prendre soin de mes cheveux, les enduire de ce démêlant que je ne pensais jamais à utiliser au quotidien, les peigner longuement et les rassembler en tresses pour arborer le lendemain de charmantes ondulations. Peut-être même que j'aurais trouvée le courage de me tartiner de crème hydratante, honnêtement ma peau était déjà douce comme de la soie, mais c'était plus la symbolique de l'acte qui importait que les bénéfices attendus de l'usage du produit. C'était ça, pour moi, une journée de congé: un moment que je ne consacrais qu'à moi-même, plein de douceur et de parfums agréables. C'est ce qui me permettait d'affronter les autres jours. Mais je n'avais pas put dire non quand Sea avait eus besoin de moi "juste pour un numéros ma chérie, le temps que Yasmine arrive". Soit, je ne pouvais pas lui refuser ce petit service. Seulement voilà, il avait fallut que je tombe sur Désirée (ce n’était franchement pas original comme nom de scène), cette salope qui égalait presque Angel à mes yeux. Malheureusement cela voulait aussi dire que face à elle je ressemblais plus ou moins à une loque obéissante, incapable de m'opposer à ses exigences.

Hors, des exigences, ce n'était pas ce qui lui manquait. Et elle avait vite compris que j'étais le larbin idéal pour la multitude de tâches qu'elle s'employait à déléguer. Encore un coup d'Angel, sinon, elle ne m'aurait jamais imprimé sur son radar. Et maintenant...j'étais sa victime attitrée. Je la craignais. Quand j'étais proche d'elle une part de moi ne demandait qu’à se mettre à trembler et à se cacher. Tout ce que je pouvais faire c'était tenter de paraître simplement intimidée. Si elle avait sut à quelle point elle m'affectait véritablement...et bien, je ne serais pas restée qu’un simple sous-fifre. Cette idée me donnait suffisamment de cauchemars pour que je fasse de mon mieux. Chaque remarque cruelle blessait douloureusement ma vulnérabilité, mais je ne disais mots. J'avais l'habitude bien sur...mais Désirée savait frapper là ou cela faisait mal. Je ne savais pas comment mais elle était au courant d'énormément de chose sur mes relations intimes avec les clients. Certaines n'étaient pas si mal, mais la vérité c'était que j'attirais une sorte de clientèle bien particulière avec mes airs d'adolescente vulnérable. Et ça...ce n'était pas beau à voir. J'essayais d'oublier, mais il y en avait tellement...je me noyais. Désirée se moquait de tout cela, de moi, de mes partenaires...de ce qu’ils m’infligeaient.

Avec elle il n'y avait pas que la peur, mais également de la souffrance. Encore et toujours. Quoiqu'il en soit je me retrouvais donc à promener son petit chien (bâtard entre un caniche et un chiwawa) en chemin pour aller récupérer à une boutique la commande de sa prochaine tenue de scène. Désastres, c'était le nom du chien, tirait sur sa laisse avec une énergie pour le moins surprenante étant donné sa taille minuscule. A cette heure de la nuit l'avenue du plaisir était engorgée de gens venu goûter à la luxure que proposait les établissements alentours. Les bousculades étaient fréquentes, d'autant plus qu'une grande partie des passants était déjà joyeusement imbibée d'alcool. Vêtue d'une robe de soie pourpre outrageusement minimaliste ainsi que d'une paire de bottine à talons vertigineux j'attirais autant d'attentions déplacées que de remarques discourtoises. Restant résolument concentrée sur Désastre je marchais d'un pas vif, essayant d'ignorer les hommes tentant avec moi leur chance.

Et soudainement tout s'enchaina: un homme me saisit par la taille pour m'attirer à lui si familièrement que je perdis l'équilibre, la laisse me glissa des mains et Désastre ( le bien nommé) s'échappa. Paniquée à l'idée de Désirée m'écorchant vive pour avoir "égaré" le seul objet de son affection (et de sa clémence) je poussais un cri suraigu, et, voyant que cela avait quelque peu perturbé mon importun je ruais violemment et me dégageait de son étreinte heureusement malhabile. Juste à temps pour apercevoir un éclair de fourrure caramel fendre la foule et obliquer dans une ruelle parallèle. Appelant vainement Désastre je m'élançais à sa poursuite, mes talons claquant bruyamment sur les pavés. L'effroi me donnait des ailes si bien que je tournais bientôt dans ladite ruelle suscitée. Ou je m'arrêtais très brusquement. Une bagarre avait lieu, et j’aperçus le temps d'un flash le reflet de la lumière ténue d'un réverbère sur la lame d'un couteau. Ils étaient trois, immenses incarnations d'une brutalité sauvage, mortelle. Vêtu de cuir noir ils affichaient des mines patibulaires absolument effrayantes. De l'autre côté de la bagarre Désastre hurlait à la lune, sans qu'on lui portât attention.

Pétrifiée, je reculais d'un pas, heurtant une personne que je n'avais pas sentit rejoindre la ruelle. Un cri m’échappa.

hrp: la personne qu' heurte Satine peut être toi-même ou un quatrième gaillard venu se joindre aux réjouissance, c'est à toi de voir, je n'agis pas à la place de ton personnage ^^
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MessageSujet: Re: Désastre de sortie... Pv Lolly   Désastre de sortie... Pv Lolly Icon_minitimeJeu 23 Fév - 2:30

-Allez petite, tu m'en files 30 et je te laisse passer.

Plus jeune, cet homme aux yeux bleus n'avait pas toujours vécu comme ça. Il survivait comme n'importe qui, se battait pour nourrir sa petite famille. Comme tout le monde, il subissait jour après jour la dure réalité de Qintao. Cette ville sans pitié, tel l'ogre jamais repu, dévorait sans remords la joie de vivre de ses habitants. L'homme aux yeux bleus n'y avait pas échappé. Il avait vu des horreurs; des horreurs qui l'apeuraient encore plus qu'il ne le laissait croire. Au fur et à mesure, il en était devenu fou. Et ce fut pourquoi il commença à voler, tuer, frapper, repoussant toujours plus loin les limites de son humanité afin de rapporter de quoi manger à sa famille. Cette famille qu'il chérissait tant, qu'il voulait protéger de la folie de Qintao. Toute cette histoire, comme n'importe quelle autre, était partie d'une bonne intention. Ce n'était pas personnel, il ne connaissait même pas cette fillette. Une longue chevelure noire, des yeux d'un bleu profond, hypnotisant, elle paraissait avoir l'âge de sa fille. Il préféra ne pas y penser. Elle le regardait avec une curiosité intriguée, presque polie, qui le mit absolument mal-à-l'aise.

-Bon petite, ton argent et tu vivras ! renchérit l'homme, agacé.

Le sourire qui venait délicatement se former sur ses petites lèvres l'impatienta. Mais ce fut de courte durée. Avant qu'il ne comprenne ce qu'il lui arrive, un doux parfum emplit ses narines. Le parfum tragique, menaçant mais ô combien envoûtant de la mort. Interloqué, les membres paralysés par la douleur et incapable de prononcer le moindre mot, il baissa légèrement la tête. Ses yeux se posèrent sur une courte lame, figée en plein cœur. Il ne comprit pas. Il ne l'avait pas vu bouger. Avec une lenteur quasi surnaturelle, l'homme aux yeux bleus bascula vers le sol. Ses dernières pensées furent pour sa fille. Pris d'une soudaine rêverie, il songea que la mort n'était pas si terrible que ça. Brune aux yeux bleus, elle sentait une douce odeur sucrée et s'était manifestée sous les traits d'une jeune fille au visage angélique. L'Ange de la Mort. Et il s'éteignit, à jamais porté par ses bras.
Lolly Ribbon récupéra son poignard, l'essuya sur les vêtements de l'inconnu et poursuivit tranquillement son chemin, indifférente, laissant le cadavre de l'importun qui avait osé la menacer derrière elle. Quant à la possibilité qu'il avait peut-être également une famille, elle ne lui effleura même pas l'esprit.

Lolly Ribbon n'était pas une petite fille comme les autres. Elle en avait cependant l'aspect et nombreux étaient ceux qui se laissaient attendrir par ce charmant minois aux yeux bleus. D'un bleu semblable à la couleur du ciel. Pourtant, derrière ces jolis sourires innocents se cachaient des conspirations calculatrices. Elle réfléchissait.
Voilà pourquoi elle n'avait pas vu l'homme. Si elle avait été plus attentive, elle l'aurait esquivé et n'aurait pas été obligée de mettre fin à ses jours. Le fait de tuer ne la gênait pas vraiment. Elle l'avait déjà fait, le ferait certainement encore et encore. Elle n'y éprouvait aucune satisfaction. C'était juste une question de nécessité et de prudence. Tuer ou être tuer. Ainsi allait la vie, à Qintao. Et Lolly avait trop de responsabilités pour se laisser minablement tuer par un voyou de grand chemin. Le problème c'était que tuer pouvait tâcher. Elle vérifia à la lueur d'une lumière diffusée par une petite fenêtre qu'aucune tâche de sang ne parsemait son haut. L'adolescente poussa un soupir ennuyé en découvrant quelques gouttes. Elle avait lancé le poignard (Alix lui aurait certainement tiré les oreilles en voyant ce lancé chancelant et faible mais comme elle n'était pas là, Lolly ne voyait pas l'intérêt de la mettre au courant), restant à une distance respectable de l'homme. Pourtant quelques gouttes s'étaient sournoisement incrusté sur son haut blanc, telles les preuves irréfutables du crime qu'elle venait de commettre. Il ne lui restait plus qu'à brandir un panneau "je viens de tuer quelqu'un" pour que tout Qintao soit au courant. Agacée, elle retira le tee-shirt, dévoilant un débardeur rouge sombre. Au moins pas de problème de tâches. Le temps s'était réchauffé ces derniers temps. Lolly épousseta machinalement son short et poursuivit sa route sans se retourner.
Le haut blanc demeurait l'unique trace de son passage. Mais il pouvait appartenir à n'importe qui.

Lolly aimait l'Avenue du Plaisir. Le repère de tous les malfrats, la rue de toutes les débauches et luxures. Des âmes en peines se complaisaient de la dépression des uns, de la souffrance qu'elles causaient aux autres, comme si cela suffisait à annihiler leur propre désespoir. Elle esquiva sans peine un homme bourré, ignora superbement les avances sensuelles de quelques femmes de plaisirs et ne prêta aucune attention aux dealers qui essayaient de l'arrêter. Lolly venait rarement ici. Elle y déambulait surtout le soir, lorsqu'elle parvenait à faire le mur pour venir traîner dans les boîtes branchées et se déhancher au son de la musique. Pourtant, aujourd'hui, elle ne voulait pas se déhancher, elle ne voulait pas traîner, elle voulait juste explorer. Et observer. Alix allait encore râler mais peu lui importait. Combien de fois avait-elle fugué sous son nez ? trop pour les compter. De toute façon, Alix finirait tôt ou tard (mais surtout tôt), à remarquer son absence et ne manquerait pas de la ramener en la tirant par les oreilles (fâcheuse manie d'ailleurs). Mais en attendant, Lolly avait le temps de faire quelques observations. Voir comment se comporter son peuple. Elle était les yeux, les oreilles et la Voix de Qintao. L'adolescente préférait constater les choses par elle-même plutôt que les entendre par des éléments extérieurs. Leurs descriptions ne reflétaient jamais l'exactitude d'une situation. Observe et apprend. L'adage favori de son père.
Lolly divergea vers une petite ruelle plus sombre, plongée dans ses pensées. Elle allait bientôt devoir s'occuper d'affaires urgentes. Des affaires qu'elle avait retardé depuis trop longtemps. Les conséquences pouvaient se révéler désastreuse si elle n'agissait pas rapidement. Peut-être que si... elle n'eut pas le temps de finir sa phrase. Un élément perturbateur vint, une seconde fois, troubler la profondeur de sa réflexion. Elle venait de heurter quelqu'un de plein fouet et la petite douleur gourmandant son nez lui prouva qu'elle n'avait pas fait semblant de lui rentrer en plein dedans. Au choc des deux corps, se mêla un cri perçant (quelque chose entre la surprise et la peur), qui lui vrilla les tympans et mourut, bientôt étouffé par le silence et les ténèbres de la ruelle. Un cri de féminin. Plus précisément, un cri de fille qui n'avait certainement pas atteint l'âge adulte. Alors qu'elle se remettait doucement de cette collision, Lolly aperçut une chevelure opaline, scintillant légèrement sous le reflet de la lune. La forme qu'elle venait de heurter était beaucoup plus grande qu'elle, ce qui s'expliquait par la hauteur de ses talons, était habillée d'une robe rouge chatoyante, assez dénudée pour attirer tous les regards. Intriguée par la présence de cette... fille dans cette ruelle, Lolly se déplaça légèrement sur la droite afin de mieux comprendre sa pétrification. L'explication vint avec trois armoires à glace, certainement constitués de plus de muscles que de neurones vue la façon dont ils aimaient se taper dessus. Cependant le cri retentissant avait tourné leur attention vers les deux jeunes filles. Et comme un ennemi ou une récompense commune rapprochaient mêmes les pires ennemis du monde, un sourire lubrique et fort peu conventionnel vinrent déformer leurs bouches.

Il fallait se rendre à l'évidence. Ils étaient plus grands et plus nombreux qu'elle. Peut-être que si elle avait été toute seule, Lolly se serait risquée à quelques acrobaties mûrement étudiées, mais elle n'était pas seule et il était hors de question qu'elle se mette à faire le zouave en présence de quelqu'un. Sinon elle serait obligée de la tuer. Lolly pouvait aisément camoufler un meurtre à Alix. Mais cinq c'était déjà plus dur. Sans compter que cinq personnes mortes dans le même quartier risquaient de faire bouger la Milice. Mieux valait les laisser tranquille, l'adolescente se sentirait vraiment gênée de les déranger pour si peu. Après ils commençaient à poser trop de questions et cela devenait extrêmement embarrassant. Enfin bref, seulement pour cinq personnes elle allait passer plusieurs mois à étouffer cette histoire. Donc mauvais plan. Son cerveau fonctionnait à pleine vitesse, comme à chaque fois. Finalement, elle se dit que la meilleure des solutions restaient la fuite. Et contrairement à ces trois brutes, Lolly connaissaient Qintao par cœur. D'un bond souple, à une vitesse surprenante et sans même comprendre pourquoi elle faisait ça exactement, Lolly empoigna le bras de la fille qui se dressait devant elle, la tira sauvagement et se mit à courir à toute vitesse. Elle savait pertinemment où aller. Trois rues plus loin, elle arriva dans le quartier le plus bondé de Qintao et se mêla à la foule, se confondant aisément aux autres. Elle ralentit l'allure et s'arrêta non loin d'un bar appartenant à son gang, mais pas assez près pour qu'on puisse la reconnaître. Ce fut seulement lorsqu'elle reprit un peu de souffle qu'elle se souvint de la fille qu'elle avait embarqué sans réfléchir dans cette histoire. La main toujours serrant son poignet, elle la lâcha et réussit à articuler un "ça va ?" correct. Bonne course poursuite.
Alix la tuerait lorsqu'elle rentrera.

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MessageSujet: Re: Désastre de sortie... Pv Lolly   Désastre de sortie... Pv Lolly Icon_minitimeMar 28 Fév - 2:14

Combien de fois m'étais-je retrouvée dans une situation où le silence aurait été mon meilleur atout? Et combien de fois n'avais-je sut retenir ni mes cris, ni mes hurlements? Ce n'était pas une leçon que je pouvais apprendre, je ne savais pas lutter contre cet instinct primaire. On ne souffrait en silence que lorsque l'on était mort...ou que l'on s’était déjà arraché les cordes vocales à force de s'égosiller en vain. Oh, l'horreur et la terreur pouvaient bien vous engourdir, mais cela ne durait qu'un temps, de trop brefs instants où votre cerveau refuse encore l’inéluctable; après, lorsque le cauchemar devenait votre unique réalité, vous ne pouviez pas rester silencieuse. Jamais. De cela j'étais convaincue, je le savais, je l'avais vécu...tant de fois. Peu de mes amants ne goûtaient pas avec une satisfaction égale mes cris d'agonie et de jouissance. La douleur, lorsqu'elle était peinte sur des traits jeunes et vulnérables, excitait les plus vils instincts de l'humanité. Voilà pourquoi les petites filles ne finiraient jamais de se faire violer par des monstres couvert d'un verni intangible de civilisation. Voilà pourquoi je travaillais au cœur d'un monde qui avait tout de l'Enfer en rêvant du jour ou je serais morte. En attendant le moment ou cela serait permis.

Et voilà pourquoi, lorsque je sentis un corps dur heurter mon dos, lorsque je crus qu'un quatrième homme m'avait repéré et s'en prenait à moi, je criais. Idiote, idiote, idiote. Ce n'était pas un homme, ce n'étais même pas un adulte, ainsi que je pus le constater une poignée fatale de secondes plus tard, il s'agissait d'une jeune fille; une adolescente. Du haut de mes bottines je la dominais, et je devais probablement être âgée de deux ou trois ans de plus qu'elle : je n'avais rien à craindre d'une enfant. Encore que ses grands yeux verts, immense et fascinant, en savaient peut-être autant que moi sur les cruautés de la vie. Pour ça, on n’était jamais trop jeune, on n’était jamais à l'abri et il n'y avait pas d'âge pour perdre ses illusions et grandir. D'ailleurs, la jeune fille ne cria pas et fis preuve d'un sang-froid qui m'avais fait défaut. La situation ne semblait pas de nature à lui inspirer la même terreur que celle qui faisait déjà battre follement mon sang à mes tempes. Or, suite à ma performance vocale malavisée, la situation était devenue périlleuse. Les regards qui se posaient sur moi et sur la jeune fille parlaient tous de stupre et de souffrance; j'y lisais trop aisément le plaisir qu'ils auraient à abuser de corps féminin trop fragile pour supporter sans se briser la violence de leurs assauts. J'avais déjà vu ces yeux là sur tant de mes clients. Mais au moins, le bordel était-il régi par certaines règles. Ici, il n'y en aurait aucunes.

Je n'avais pas fais le moindre pas en arrière, ni même émis de suppliques lorsque la situation bascula à nouveau. Une poigne dure se referma sur mon bras et je fus brusquement tirée vers la sortie de la ruelle, entrainée malgré moi dans une course effrénée. Je manquais d'un rien de m'étaler sur l'asphalte, mes chaussures n'étant pas spécialement conçues pour ce genre d'acrobaties, mais ma souplesse me sauva et je me retrouvais soudain à suivre une frêle silhouette à la longue chevelure de nuit qui se faufilait dans la foule avec une agilité surprenante. Des cris de poursuites s'élevèrent derrière nous, mais nous volions presque en nous frayant un passage loin d'eux. Les premiers moments de stupeurs passés je pus suivre relativement aisément la jeune fille, de fait, les talons n'étaient véritablement handicapant que lorsqu’on n’en avait pas l'habitude, ce qui était loin d'être mon cas. Leur claquement rythmait notre progression à l'itinéraire soigneusement programmé, car il était évident que mon guide savait parfaitement ou elle se dirigeait. A aucun moment la panique ne s'était insinuée dans son comportement: je ne doutais plus du fait que cette fille en avait vu beaucoup pour son âge. Et que cela la servait mieux que moi, qui ne savais toujours pas agir lorsqu'il le fallait. Tant mieux: au moins l'une de nous deux était-elle parée pour survivre à ce monde hostile.


Soudain nous nous arrêtâmes. Nous étions seule...au milieu de la foule. Comme cela semblais proche de ce qu'étais ma vie, il y avait là comme une ironie amère qui m'aurait presque fait pleurer, si de telles bagatelles en avaient encore eut le pouvoir. Essoufflée je cherchais à retrouver une respiration normale lorsque la jeune fille s'adressa à moi. Je lui souris, mais je savais que mon regard carmin était encore hanté par ce qui avait été sur le point d’advenir. De toute manière, je crois bien que j'avais oublié comment sourire sincèrement.


-Oui, merci de m'avoir aidée, tu n'étais pas obligée. Je m'appelle Satine...enfin, c'est comme ça qu'on m'appelle à la maison close ou je travaille. Si jamais...si...si tu as besoin d'un service, je te revaudrais le mauvais pas que tu m’as évité ce soir.


J'étais peut-être aussi misérable et pathétique que l'on se plaisait à me le répéter à longueur de temps, mais je n'étais pas dénuée d'un certains sens de l'honneur et je reconnaissais aisément que j'étais redevable à cette jeune fille. Si je pouvais lui rendre la pareille, je le ferais. Je songeais aussi, brièvement, que je n'avais même pas eus le réflexe de me présenter autrement que sous mon nom de scène...c'était comme si Liz n’existait plus. La petite Liz qu’avaient tant chérie mes parents était probablement morte en même temps que ses derniers restes d'innocences. Je n'étais à présent rien de plus qu'une catin vendant les charmes encore vert de son corps pour de l'argent. Je n'avais de valeur que lorsque les intentions lubriques d'un homme m'en conféraient. En dehors de la scène, hors d'une chambre à couchée...je ne valais rien. Et j'étais si pathétiquement faible.
Soudain pourtant un "détail" revint à ma mémoire, et si c'était possible avec mon teint de lys je blêmis affreusement.


-oh mon dieu...Désastre!...

Je chancelais soudain, à mesure que l'horreur s’emparait de moi et que je prenais conscience de ce qui m'attendait. Je n'avais encore jamais donnée de raison de me haïr à Désirée, j'en subissais bien assez lorsqu'elle ne faisait que de se servir de ma faiblesse. Je ne voulais pas imaginer ce que ce serait que d'être l'objet de sa haine. Je refusais de savoir à quelle point elle était en mesure d'empirer mon calvaire...ou d'y mettre un terme.

-...elle vas me faire tuer...

Elle n'aurait même pas besoin de se salir les mains et Sea n'en saurait jamais rien.



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MessageSujet: Re: Désastre de sortie... Pv Lolly   Désastre de sortie... Pv Lolly Icon_minitimeJeu 15 Mar - 1:59

Lolly laissa sa respiration reprendre un rythme à peu près normal. Elle avait l'habitude de sillonner les rues, de parcourir les ruelles sombres ou encore d'échapper à quelques malfrats, ivrognes et pauvres âmes en détresse qu'elle ne voulait pas tuer. Sans compter les entraînements frénétiques, à la limite de l'inhumanité, que lui faisait durement subir Alix. Bref, son endurance était soumise à de rudes épreuves et n'avait cessé de s'améliorer avec le temps. La jeune adolescente avait de la ressource. Elle ne mit donc pas longtemps à contrôler son rythme cardiaque. Alix lui avait déjà suffisamment pris la tête avec ça. Non, c'était même un euphémisme. Combien de fois était-elle rentrée crevée, complètement anémiée, à la limite de l'évanouissement tellement les forces lui manquaient ? Lolly ne les comptait plus. Et tout ça pour quoi ? Pour satisfaire les besoins insatiables d'une certaine personne sodomiste. Arf. Rien qu'en y repensant, un frisson de dégoût lui parcourait l'échine. Par moment, Lolly pensait qu'Alix avait un cerveau qui devait se rapprocher le plus d'une sulfateuse qu'autre chose. Pourtant cette femme n'était pas, à proprement parlé, une "bourrine". Elle savait faire fonctionner ses méninges bien plus qu'on pouvait le penser. Lors de ces premières années de commandements, et même encore maintenant, les conseils d'Alix s'étaient révélés très pertinents. Tout ça pour dire que Lou lui faisait une confiance aveugle. Alix ne la trahirait jamais, tout comme Tim. Dans le deuxième cas, il était son "doudou" depuis sa naissance, son jouet, son ami de toujours, son garde du corps personnel. Dans le premier cas, elle n'était que la meilleure combattante de la Mafia, engagée par son père pour la protéger mais qui, au fil des années, s'était pris d'une affection pour elle. Et réciproquement. Alix lui avait donné sa "confiance" lorsque tout le monde était contre elle et l'avait toujours soutenue.
Mais ce n'était pas du tout le moment de rentrer dans la nostalgie ni les émotions dégoulinantes de guimauve.

En face d'elle, la jolie jeune fille se remettait également de ses propres émotions. Dégoulinantes également mais plus de sueurs et de peur qu'autre chose. Rien à voir avec ses précédentes pensées. Elle s'appelait Satine et devait être, visiblement, une des nombreuses péripatéticiennes de l'Avenue du Plaisir. Son surnom avait été admirablement bien choisi. Des cheveux blancs soyeux, une mine délicate, bref, du satin à l'état brut. Lolly rencontrait enfin la plus jeune, la plus demandée des péripatéticienne de la Maison Close. Elle avait eu des échos des talents et des charmes de la plus jeune recrue de Sea. Voilà donc une occasion inespérée. Elle se retrouvait devant la meilleure rentrée d'argent de la Maison Close, et cette rentrée d'argent lui devait un service. Service à utiliser avec soin et à ne surtout pas gâcher. Lolly dévisagea sa camarade d'un soir avec attention. Nul besoin d'être un homme pour deviner ce qu'on lui trouvait. Un visage poupin, de beaux yeux, des cheveux aussi blancs que ceux d'Alix (et certainement plus doux), des formes là où il fallait, une certaine féminité féline lorsqu'elle marchait. Bref, elle dégageait un charme à la fois innocent et pourtant très sensuelle et provocateur. Paradoxe aussi étrange qu'attirant.
Heureux hasard. Être au bon endroit, au bon moment. Pour le coup, Lolly pouvait vraiment s'exprimer ainsi. C'était une chance. Alix lui pardonnerait sûrement son escapade nocturne. Enfin elle lui pardonnerait, bien évidemment, vu qu'elle n'avait pas le choix. Ou alors la situation serait encore pire puisque Lolly s'était mise en danger pour sauver la vie d'une simple péripatéticienne appartenant à un gang ennemi et tous les arguments du monde ne parviendraient certainement pas à la faire changer d'avis sur la question. Parce qu'à ce moment, Lolly "ne savait pas qui elle sauvait lorsqu'elle avait risqué sa peau pour jouer les héroïnes ridicules". L'adolescente songea alors qu'Alix n'avait pas nécessairement besoin de connaître tous
les détails de cette nuit agitée mais très productive.
Elle fut soudainement arrachée de ses pensées par un cri soudain venant de Satine. Désastre ? Quel désastre ? Elles y avaient échappé justement au désastre ! Tuer ? Pourquoi ça alors qu'elle venait tout juste de la sauver ? Ah non alors, si elle mourrait, toute cette histoire n'aurait vraiment servi à rien et Lolly laisserait passer une autre chance d'infiltrer en douce les Templiers. Hors de question de laisser cette histoire de "désastre" et de "tuerie" interférer ses plans. Mais essayer de l'aider une fois de plus risquait de l'exposer grandement. Pour le moment, mieux valait en savoir plus sur la situation qui semblait terrifier la jeune péripatéticienne. Pour rester polie.

-Désastre ? répéta Lolly, curieuse. Je pense que tu viens d'en échapper justement au désastre. Ne t'inquiètes pas, je ne pense pas que ce soit aujourd'hui que tu mourras. Tu veux un verre de lait ? J'ai soif.

Un verre de lait. Quelle bonne idée agréable. Le lait était un véritable délice. Lolly en raffolait. Elle pouvait en boire des litres et des litres, sous le regard exaspéré d'Alix. Tim laissait alors échapper une phrase où les mots "os", "consolider" et "force" ressortaient plus que les autres. Encore un exploit linguistique pour le mafieux ! A ce souvenir, ses lèvres laissèrent échapper un petit sourire involontaire. C'était son nounours à elle !
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