Karin est née dans la bibliothèque. Elle y a grandi, a connu toutes ses joies, ses peines et ses peurs. Ses parents sont morts naturellement, chose rare par ces temps agités.
Dès sa plus tendre enfance, Karin avait déjà une forte personnalité. Elle était étonnamment mâture, réfléchissait toujours avant de parler, et ses sourcils constamment froncés démontraient l'intense réflexion dans laquelle elle semblait quotidiennement plongée. Karin a toujours su où elle allait, et savait déjà ce qu'elle voulait faire dès son entrée à l'école. Reprendre le flambeau de la directrice actuelle. Elle sourit rarement, voire même jamais, et paraît constamment mécontente. Mais au contraire, elle prend soin des autres, et a un tempérament bienveillant et généreux facilement remarquable. De même, elle n'a jamais eu peur de dire les choses comme elles sont et à qui elle veut. Elle contrôle ses peurs (elle dit souvent que la peur est notre plus grande amie). Ces traits de caractères l'ont déjà poussé à prendre la défense de ses convictions sans la moindre hésitation.
L'école, à l'époque où Karin était élève, était le terrain de mépris de la mafia, des rebelles et de la milice, qui ne rataient jamais une occasion de se faire la guerre. Un jour où la situation avait particulièrement dérapé, Karin vint s'interposer entre les deux clans, leur intimant l'ordre de cesser le feu. Elle refusa catégoriquement de bouger, se contentant d'argumenter les raisons de son entrée en jeu, le regard fixe, déterminée, sans élever la voix. Finalement, l'ancien leader des rebelles, admiratif, se retira le premier. Cette volonté farouche de défendre ce qui lui est cher sans se préoccuper de sa propre survie, la droiture de ses mots et sa force de caractère conquirent bien vite les trois clans. Un accord fut scellé, celui de ne jamais régler ses comptes à l'école. Tout comme la bibliothèque, elle demeura protégé.
Lorsque la directrice mourut, Karin avait 21 ans. Elle prit alors le contrôle de l'école, ouvrant même un mini-internat pour les enfants abandonnés ou malades. Ce qui est sûr, c'est qu'elle occupe une place privilégiée. Elle ne s'est jamais intéressée dans ces histoires de politique compliquées, mais refuse qu'on touche à ses affaires. Elle sait que jamais elle ne pourra arrêter ses conflits, malgré le respect qu'elle inspire aux autres, aussi elle préfère essayer d'alléger les souffrances de son mieux.
Aujourd'hui, elle est appelée Miss Wein par tout Qintao, seul deux personnes se permettent d'utiliser son prénom.

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